Sans plus attendre, on file sur la cote pacifique de la Colombie, dans la petite ville de Tumaco, pour y découvrir un disque plutôt survolté et jouissif qui condense toutes les traditions locales, du bambuco descendu des Andes colombiennes à l’afrobeat nigérian qui s’est invité plus récemment dans la place. Le disque c’est Batea, et le groupe Bejuco !
Si, de prime abord, on pourrait comprendre que vous classiez ce disque assez rapidement dans la case de ces groupes colombiens nombreux qui débarquent toujours plus énervé dans nos bacs à disque, à grand coup de cumbia injecté d’électronique, ou de champetta aux hormones africaines… on a d’ailleurs eu le même réflexe, il se trouve qu’en fait ce Batea, premier album du groupe s’avère bien plus riche que ça ! Oui sur Batea, Bejuco déploie toute la force et la richesse des traditions et des rythmes colombiens, ceux nés sur la cote pacifique, ou dans les parages, comme, bien sûr, la cumbia, ou le bambuco dont nous parlions plus haut, qui est en fait né chez les Indiens Quechuas dans les Andes, mais aussi toutes les importations sonores, proches ou lointaines, comme la timba et la salsa cubaine qui font fureur dans les dancings du coin, mais aussi l’Afrique mère qui étend des lignes rythmiques afrobeatesques, et des guitares qui font rouler la soukous et la rumba jusqu’à Tumbaco.
Ainsi on sur ce nouvel album, on se retrouve pris entre la douceur de deux feux, portant, d’un côté, l’ivresse de la fête, de la danse, et de l’autre, une dimension plus profonde, qui vient presque taquiner le mystique ! Le tout soutenu par toute une variété d’instruments et de percussions traditionnelles, allant du marimba au grand tambour bombo, en passant par les claves et les cucunos… alors n’hésitez plus a aller découvrir ce très bel album colombien, afro-colombien, et même un peu plus que ça, Batea de Bejuco.
Bejuco – Batea :
Bejuco – « Batea » :
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