McCoy Mrubata érige des ponts de jazz avec son Lullaby for Khayoyo

Avec Lullaby for Khayoyo, c’est un disque simple et joli que le saxophoniste sud-africain McCoy Mrubata vient de sortir chez AfricArise. Oui, un disque fait de jazz, d’un jazz sud-africain, intime qui dirige ses faisceaux vers le monde, vers les États-Unis en particulier, où évidement il croise son reflet.

Autour de lui, Mrubata a réuni des musiciens issus des deux mondes, des Américains et des sud-africains, ainsi on peut croiser sur ce disque sensible tout en pistons et en vibrations, les notes légères et aériennes du pianiste Steven Feifke, le souffle de la tromboniste Siya Charles, les passes subtiles de la guitare de Gary Wittner, les réponses cuivrées du sax alto de Evan Christopher, ou encore un certain George Gray à la batterie, un ancien camarade de route d’Abdullah Ibrahim ! Et tout ce petit monde, un peu à l’image de la pochette de ce disque, s’emploie à ériger un pont de jazz, qui traverse non pas seulement l’Hudson (oui, l’image de ce disque est celle du pont qui traverse l’Hudson à New York, pont qui fascine le saxophoniste sud-africain au point qu’il lui a dédié le dernier titre de l’album, « Hudson Bridge Crossing »), mais l’Atlantique, réunissant l’Afrique du Sud et les États-Unis.

Mais, au-delà de cet effort syncrétique d’unir les peuples au travers de la musique, ce Lullaby for Khayoyo est aussi un disque très intime, dans lequel on accompagne la vie de son auteur, on chante des berceuses à son petit-fils, on pleure sa fille décédée, on danse sur de vieux jives sud-africains, on l’accompagne au village pour enterrer son père, on rencontre ses idoles et ses maitres… on vibre avec lui, on vibre avec son jazz !

McCoy Mrubata – Lullaby for Khayoyo :

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