Monsieur Mâlâ nous réinvite dans son cube pour un Carnaval furieux qui, sans tour de chauffe, laisse s’abattre une pluie de percussions, de son, de souffle cuivré, de synthés et de jazz, dans un sambadrome, cubique donc, et déserté, crise oblige. Plus qu’une pluie, c’est une tempête qui nous aspire dans un « Carnaval » terrible, les danseuses emplumées cèdent leurs places à de colériques lumières rasantes, les costumes et déguisements bariolés font place à des effets stridents qui viennent enveloppés les notes lâchées à la volée, tour à tour, par les 5 têtes de Monsieur Mâlâ.
Un saxophone bien grave, baryton même dirons nous, fait une rencontre du troisième type avec d’étranges synthés venus d’ailleurs, un violon tranquille qui surfe pizzicato sur une tempête de batterie, et puis… et puis, il y a ces accalmies magiques dans le feu de l’action, ces respirations inattendues comme seul le jazz sait nous en réserver. Un piano apaisé danse dans l’œil du cyclone, une basse presque nuageuse prend le temps du rebond, des voix échappées d’une samba lointaine, ou d’une bossa oubliée, apportent sinon de la joie, une touche d’espoir dans ce sombre « Carnaval ».
Et… et le char se met à nouveau en branle, un festival d’effet referme le tourbillon au-dessus de nos têtes, et le cortège carnavalier repart de plus belle, laissant tout loisir à Monsieur Mala de faire vrombir les parois du cube, de vomir son jazz délicieux et de délivrer un « Carnaval » sinueux et envoûtant, puissant aussi, un « Carnaval » qui sied bien à notre époque !
Monsieur Mâlâ – « Carnaval » :
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