Il y a des albums comme ça, des albums dont on sent avant même de l’écouter qu’il va se passer quelque chose, comme si une sorte de mystique vibration émanait de sa pochette… et on peut vous dire que le premier album éponyme du Bantu Spaceship qui vient de paraître chez Nyami Nyami Records fait parti de ceux-là.
Le Bantu Spaceship c’est un curieux vaisseau de son qui navigue sur les rivages zimbabwéens… quoi ? Le Zimbabwe est complètement enclavé et n’a pas d’accès à la mer ? Eh… bien… voilà, vous y êtes, c’est ça ce spaceship bantou, un navire capable d’attirer la mer jusqu’au Zimbabwe pour pouvoir y naviguer ! Une mer et un bateau conçus de toute pièce par Joshua Madalitso Chiundiza, l’artisan du beat, l’armateur de synthés et de basses, le créateur d’ambiances, le concepteur d’atmosphère, et on pourrait continuer comme ça à épingler des titres à sa poitrine ! Pour le seconder et le maintenir éveillé sur son ouvrage on découvre Ulennni Okandlovu, un poète et chanteur Ndebele qui glisse sur les mots et les mélodies avec une aise folle ; et de glisser à naviguer il n’y a qu’un pas !
Dans leur périple les deux hommes croisent tout un tas de mondes et de personnes. Ils croisent la route de la chanteuse sud-africaine Thandi Ntuli, et se font happer par de turbulents remous d’electro-sungura, ils virent et ondulent sur des nappes synthétiques, et heurtent le flow du rappeur Kwela Sekele, ils suivent aveuglement la guitare de Sam Mabukwa jusqu’à croiser une série de remix signés Kid Fonque, ils empruntent un sample à Robson Banda, et embrassent les luttes sonores du chimurenga, dans une grande orgie afrofuturiste !
Bantu Spaceship – « Bantu Cakes » :
Bantu Spaceship – Bantu Spaceship :
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