Le label Teranga Beat retourne sur ses terres de prédilections, les terres de la Teranga, les terres de l’Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement les terres de la Gambie, pour nous proposer de découvrir Galgi, le second album de Karantamba. Karantamba ? C’est le groupe fondé au début des années 80 par le guitariste et chanteur Bai Janha, un temps passé par les bancs de Ifang Bondi, et de Guelewar, avec la volonté de continuer à faire vivre les rythmes, les instruments, et les musiques traditionnelles ouest-africaines, malgré la vague de sons européens et américains, de rock et de disco, de funk et de soul, qui submergeait alors l’Afrique de l’Ouest.
Galgi, deuxième album de Karantamba, a été enregistré en 88 à Dakar, et jamais paru depuis… en fait un peu comme le premier album du groupe, enregistré en 1984, et qui a vu le jour seulement en 2012, grâce au travail, déjà, du label Teranga Beat. Et ce nouveau disque c’est une grosse machine qui sent bon le mbalax et les 80s, une grosse machine qui se perd dans la cadence des percus sénégambiennes et la brume des synthés, une grosse machine qui combine rythmes et mélodies enjouées, notamment grâce à la présence de la chanteuse Ndey Nyang, instrumentation presque… oui, presque psychédélique, et une certaine gravité du sujet.
Faut dire que Galgi c’est le nom qu’on donne aux navires négriers qui partaient des côtes africaines les cales chargées d’hommes que l’on destinait à vendre aux Amériques, comme l’on vendait du bétail. Tout le disque est donc conçu comme un hommage à ces âmes perdues, à ces hommes sacrifiés. Même la pochette qui illustre cet album est une photo de Bai Janha et ses musiciens qui a été prise à l’île de Gorée, épicentre de ce sombre commerce, dernier petit morceau de terre africaine foulée par des dizaines et des dizaines de milliers d’esclaves.
Ce disque, Galgi de Karantamba, va paraître 36 ans après sa création… enfin, ce 11 octobre prochain chez Teranga Beat.
Karantamba – Galgi :
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