Le parcours de la chanteuse mozambicaine Natalie Greffel est, d’une certaine manière, assez amusant. Effectivement, cette jeune chanteuse, dont le nom risque fort d’investir les scènes jazz et world des festivals, au moins européens, en tout cas quand ils rouvriront, réussit à sa manière à explorer les anciennes voies du commerce triangulaire… Mais pas question pour elle de fourrer de la marchandise humaine et noire à fond de cale, pas question d’aller fourguer des perles de verroteries ici et là, et de ramener de la patate et du cacao par brassée, non ! Ici, on parle musique, on parle culture !
Natalie Greffel part d’Afrique, du Mozambique, pour l’Europe, où elle grandit au Danemark, puis elle quitte cette terre viking pour Berlin, où elle se forme à la musique, au conservatoire. Le jazz, européen, occupe beaucoup de son temps, mais ce n’est pas lui qui la fait vibrer, non. Ce qui l’émeut, ce qui la bouleverse et l’exalte, c’est une musique qui lui parle dans la langue de son enfance, dans un portugais métis et kriol, c’est une musique, non, des musiques qui ont franchi l’Atlantique et qui se sont accommodées des rythmes locaux, et de ceux venus d’Europe, des musiques qui se sont encore diversifiées avant d’atteindre la singularité qu’ont leur connaît aujourd’hui… vous l’aurez compris ces musiques ce sont celle du Brésil, c’est la musique afro-brésilienne, c’est la samba, la bossa-nova, la música popular brasileira (MPB). Cette musique devenue célèbre dans le monde entier grâce à des artistes comme Antonio Carlos Jobim, Hermeto Pascoal, Noel Rosa, Nelson Cavaquinho, Milton Nascimento, Elza Soares, Elis Regina, Gilberto Gil ou encore Chico Buarque.
C’est donc forte d’un riche séjour au Brésil, et porté par la musique de ces noms prestigieux que Natalie Greffel s’amuse sur un joli album, Para Todos, qui vient de sortir chez Agogo Records, à retracer les connections entre son Mozambique natal, l’Europe qui l’a vu grandir, et le brésil que son cœur à choisi.
Natalie Greffel – Para Todos :
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[…] Parfois, il ne faut pas grand-chose pour être heureux et passer un bon moment, un pas grand-chose qui peut se chiffrer en une poignée de poissons, un triangle même de poissons comme ceux qui sont illustrés sur la pochette de la dernière parution du duo Coladera, le petit EP A Luz De Yayá, qui vient de paraître chez Agogo Records. […]