Toujours aussi belle, toujours aussi profonde, glissant toujours entre des dunes de sable qui se confondent avec les vagues de cette mer toujours perdue, celle qui borde les côtes du Sahara Occidental, qui enserre Dakhla, lèche les plages de Laâyoune et de Boujdour, nourri les pécheurs juchés en haut des falaises… cette mer du Sahara occidental dont elle a été privée. Oui cet album, Mawja, la vague, son cinquième, de la chanteuse sahraouie Aziza Brahim pourrait être placé sous le signe du toujours.
Toujours la même qualité disque après disque, toujours cette musique baignée par le désert, mais aussi par ses pérégrinations espagnoles, par le blues, et même par le punk, en tout cas celui des Clash qui abreuve les batteries de cet album ! Toujours le label Glitterbeat derrière cette parution, toujours le bassiste catalan Guillem Aguilar pour l’accompagner… Toujours aussi la nostalgie, cette mélancolie gravée par la vie dans la musique d’Aziza Brahim, gravée par l’exil, par le souvenir des camps de réfugiés, ou sa famille vit, là aussi, toujours. Cette tristesse qui revient toujours, inlassablement, se teinte de colère ou d’incompréhension à chaque fois que la vie se fait plus dure. Et ce disque, Mawja, a été écrit et enregistré dans une période pas facile pour la chanteuse, une période où se sont succédé les épreuves, le COVID, le confinement, le décès de sa grand-mère, et la reprise des combats entre les Sahraouis et l’armée marocaine, qui occupe jusqu’à présent le Sahara occidental.
Le dernier toujours qui borde ce disque, le nôtre, qui toujours prêterons une oreille attentive aux parutions d’Aziza Brahim, qu’elles prennent la forme d’une dune, d’un reflet dans le ciel, ou d’une vague, comme ce beau Mawja !
Aziza Brahim – Mawja :
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