Siti Muharam porte le souffle d’une révolution romantique à Zanzibar

Alors que la chanteuse tanzanienne Siti Muharam vient d’annoncer un vent de révolution et de romance sur Zanzibar et la sortie, en février prochain, le jour de la Saint Valentin, de son nouvel album, Siti’s of Unguja (Romance Revolution On Zanzibar), chez On The Corner, nous, nous sentons venir le moment de dégainer les meilleures répliques de chroniqueurs de mauvais goût : entre modernité et tradition… entre terre et mer… et autres fainéanteriez journalistique du même acabit ! Non, pas que l’album de Siti Muharam ne mérite pas mieux que ces pales expressions convenues, loin de là même, mais il faut bien l’admettre, quand ont est né, qu’on vit, et qu’on porte les valeurs d’une île, quelque soit cette île, et peut-être même a fortiori quand cette île est Zanzibar, on est un peu entre ciel et terre… ah non, ciel et mer ! Et puis ce nouveau disque de Siti Muharam… eh bien, il est entre tradition et modernité !

Mais d’ailleurs, arrêtons de nous perdre en explication de texte et venons-en à ce disque, et à sa part de tradition, et à sa part de modernité… tradi-modernité ?! D’ailleurs, non ! Ne venons pas au disque encore, mais attardons-nous un peu sur cette Siti Muharam qui, débarquée de nulle part, de son petit îlot perdu dans l’océan indien, à deux doigts de se faire avaler par les flow bongo du Tanganyika, veut se tailler une place de choix sur nos platines, nos étagères à disques, et autres rangements numérisés. Et surtout, parlons de son illustre parenté ! Siti Muharam est… tenez-vous bien, l’arrière-petite-fille… vous êtes accroché? de Siti Binti Saad ! Oui vous avez bien entendu Siti Binti Saad ! Bon… en même temps, si vous n’êtes pas versé dans les arcanes de la musique zanzibarite vous ne savez probablement pas qui est Siti Binti Saad ! Sachez alors qu’elle est surnommée la mère du taarab ! Né en 1890 dans un petit village de l’île d’Unguja, elle est l’une des plus célèbre et plus illustre chanteuses de taarab, elle a contribué à populariser le genre, et même si la tradition voulait cette musique plutôt réservée aux hommes arabophones (oui, Zanzibar a longtemps été un sultanat islamique), Siti Binti Saad y a imposé sa féminité, et sa langue, le swahili. Elle a chanté aussi bien pour le sultan d’alors, que pour les ouvriers, et les cueilleurs de girofles. Elle est aussi signée chez Columbia Records depuis 1928 !

C’est donc à cette ancêtre, entrée dans l’histoire de la musique par la grande porte, que Siti Muharam rend hommage dans ce nouveau disque, Siti’s of Unguja (Romance Revolution On Zanzibar). Elle marche dans les pas de son arrière-grand-mère, en ramenant cet univers qui lui était cher, avec ses maqams, ses gammes, et ses tambours qui font kidumbak, kidumbak, kidumbak… dans un registre zanzibarite plus contemporain. En plus, les producteurs de On The Corner savent aujourd’hui un peu mieux gonfler le son, le faire vibrer, le charger de touches électroniques, en tout cas bien mieux que leurs homologues de chez Columbia Records de 1928 !

Et puis comme février 2020 c’est un peu loin pour découvrir le taarab cosmique de Siti Muharam, on peut dès à présent profiter d’un premier titre de cet album, « Alaminadura », ainsi que du petit EP paru il y a quelques jours, déjà chez On The Corner, Ashikibaya.

Siti Muharam – Siti’s of Unguja (Romance Revolution On Zanzibar) :

Siti Muharam – Ashikibaya :

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