Lazarus porte la parole des albinos du Malawi dans un documentaire

Quand on naît albinos en Afrique subsaharienne, et encore plus peut-être au Malawi, les jours nous sont comptés, et la souffrance pointe sur votre berceau comme une épée de Damoclès.

Le premier danger c’est le soleil, bien sûr, c’est d’ailleurs puisque ses parents n’avaient pas de crème solaire pour l’enduire que Lazarus Chigwandali, s’appelle Lazarus. Attaché dans le dos de sa mère, exposé et pas protégé, ce sont les marques et les brulures laissées par le soleil sur sa peau, qui lui ont valu ce nom de Lazarus.

Le second danger c’est l’exclusion, puisque albinisme est anormale, et fait de vous une personne différente, vous risquez d’être rejeté par ceux dont la pigmentation paraît plus sombre, plus normale, et d’être donc mis au ban de la société, abandonné et vulnérable.

Et le troisième danger, et probablement le pire, c’est la mort, et la mutilation. Il y a encore en Afrique subsaharienne des croyances archaïques qui laissent penser que faire des potions et des sorts avec de la poudre d’os, des membres, ou des organes d’albinos, peuvent apporter la chance, la réussite… et autres conneries du genre.

Et c’est cette vie compliquée, souvent marquée par la souffrance et la peur, que Lazarus porte dans son art… ah oui, on en parle, mais on ne vous a pas encore présenté Lazarus ! Lazarus Chigwandali, c’est un musicien malawite qui a fait carrière… en jouant dans la rue, et dont la musique, vibrante, artisanale et intense, se veut être un haut-parleur pour la cause des albinos au Malawi, et de manière plus générale en Afrique. Et, force de persévérance, Lazarus a réussi à porter sa musique et son message dans les oreilles des bonnes personnes !

Ainsi Johan Hugo, le très blond moustachu de The Very Best, de passage au Malawi, a rencontré et est tombé sous le charme de Lazarus, et ensemble ils ont conçu un album, Stomp On The Devil, que vous retrouverez ci-dessous. Et il a également mis en relation le musicien malawite avec deux de ses amis, le réalisateur David Darg et son camarade producteur Bryn Mooser, qui, dans un très beau documentaire, se sont employé à mettre en lumière la condition des albinos au Malawi, et à raconter la rencontre entre Lazarus et Johan Hugo, ainsi que celle avec l’avocate, et experte aux Nations Unis, Ikponwosa Ero. Le documentaire, Lazarus, a fait forte impression au Tribeca Film Festival, où il était présenté en avant-première, et est disponible depuis peu, grâce à The New Yorker, en ligne, et ci-dessous.

Lazarus – Documentaire :

Lazarus – Stomp On the Devil :

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