Là-bas, en Argentine, et même aux confins les plus lointains de l’Argentine, dans le grand nord, il y a une région que l’on qualifiait il y a encore peu de sauvage, une zone frontalière avec le Paraguay, une terre encore peuplée par des Amérindiens qui ont conservé leurs langues, leurs us, et leurs coutumes, au moins en partie, la région de Formosa. Et dans cette région on y trouve trois musiciens un peu particuliers, Mariano Sandoval accompagné par Iván Tovi et Ale Coll, réunit sous le nom de Werk, et qui viennent de dévoiler leur premier album qui a pour nom un mot en langue guarani que l’on pourrait traduire par âme sœur, Angirú. Il est disponible au format numérique, mais aussi en cassette audio grâce au label argentin Bolinga Everest Records.
Et si on précise la signification du titre de l’album, c’est que la langue guaranie, et d’autres langues amérindiennes parlées dans la région de Formosa, comme le qom, le pilagea ou le wichei, prennent leur pleine part dans la magie de cette cassette un peu bizarre. Oui pendant presque une demi-heure le trio aligne ses synthés ésotériques, des voix qui vont et qui viennent, loopées, reversées, réverbérées… plonge dans des grooves mystiques et nous entrainent avec eux dans cet abysse musical dans lequel il est doux de ce perdre… Angirú ! Et puis il y a la arpa Paraguaya, la harpe paraguayenne, de Mariano Sandoval, et on aurait du commencé par là ! Cristalline, envoutante, clapotante, aquatique… centrale, dans ce disque… pardon cette cassette !
C’est un joli voyage qui nous a concocté ici Werk avec cet Angirú qui cille et oscille entre les scènes noise et expérimentale et le mysticisme amérindien de Formosa… magique, bizarrement magique !
Werk – Angirú :
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