Etran de l’Aïr, ou l’authenticité du son d’Agadez

Après plus de 25 ans à avoir écumé presque toutes les scènes d’Agadez et de sa région, du moindre mariage au moindre baptême, en passant par les rassemblements politiques, les fêtes officielles, et parfois même, occasionnellement à un vrai concert en bonne et due forme, le groupe nigérien Etran de l’Aïr est ce qu’on peut sans hésiter appeler un véritable monument de son qui trône dans la vieille ville d’Agadez. Ce groupe touareg, familial, où frères et cousins se retrouvent autour de leurs gouts pour les batteries qui cavalent à toute allure, et des guitares qui tournoient dans la saturation du ciel du désert, a commencé à pointer le bout du manche de ses instruments sur la scène internationale, avec quelques parutions du label Sahel Sounds qui est parti les enregistrer, contre vents de sables et marée de dunes, parfois seulement avec l’aide de quelques complices sur place, armés des microphones de leurs téléphones.

Et c’est ce son brut et authentique que l’on retrouve sur Agadez le tout premier album officiel de Etran de l’Aïr qui vient de paraitre chez… oui, chez Sahel Sounds, on ne change pas une équipe qui gagne ! Brut et authentique, c’est bien le moins que l’on puisse dire, car le groupe continue de sillonner les rues et les scènes d’Agadez, et n’a pas cherché à adapter sa musique aux gouts des occidentaux. Comme les membres du groupe le disent eux même, ils jouent avant tout pour les Touaregs, les Toubous et les Haoussas, et ceux dont la route les a amenés jusqu’à la capitale du désert, carrefour commercial et aujourd’hui point de passage des candidats à la migration européenne.

Festif, puissant, mais aussi profond, ce disque de Etran de l’Aïr amène l’ambiance de la fête de mariage traditionnelle nigérienne dans tous les salons, mais aussi ouvre une réflexion sur ce monde du désert, intrigant et mystérieux, et sur les affres qu’il connait aujourd’hui avec les drames de la migration, celle de ceux qui arrivent en cherchant le passage vers le nord, et celle ceux qui partent vers le sud, chassé par l’avancé du désert et des troubles sécuritaires.

Etran de l’Aïr – Agadez :

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