Le dialogue poétique et Tóxico de Tatiana Cobbett et Sami Tarik

La musique s’étire dans la fumée et les bouillons, les tablas battent et résonnent jusqu’à partir en reverse, les guimbardes acides versent leurs sons métalliques dans cette potion sonore, la basse tranquille vient faire rouler ses notes au milieu de l’aigreur de notre époque, la batterie ponctue et tranche dans le vif, et les voix s’envolent, découpent, et dessinent, avec beauté, puissance et finesse, un message virulent, cinglant, et tente de nous extirper du poison, du nocif, du Tóxico, qu’ont contaminé nos vies. C’est là toute la substance de « Tóxico », le dernier titre de la danseuse et artiste brésilienne Tatiana Cobbett, qui se fait seconder ici pour la musique, pour les échos modernes d’une nova MPB, par son acolyte Sami Tarik.

Et pendant presque 6 minutes, allez un peu moins pour être honnête, les deux artistes réussissent à nous suspendre aux mots de Tatiana et à sa poésie portugaise, et à nous suspendre à celle plus musicale et plus percussive de Sami Tarik. Oeuvre née pendant le confinement, à un moment où le poison prenait, avec l’arrivée du virus, une tournure bien concrète dans nos corps et nos vies, la portée de la toxicité évoquée ici dépasse pourtant largement le simple cadre de la crise de la COVID. Oui, ici les racines du mal, du « Tóxico », sont plus profondes, plus anciennes, plus sociologiques et spirituelles que médicales aussi… pas sur qu’une chanson réussisse à nous en affranchir totalement, mais en tout cas elle nous soulage pour un temps !

Tatiana Cobbett et Sami Tarik – « Tóxico » :

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