BBE réédite Push de Noriko Miyamoto, un classique du jazz nippon

Profitant du regain d’intérêt que suscite dans le monde la musique japonaise, et plus particulièrement encore celle du passé, le label BBE Records ajoute une pierre circulaire striée de sillons noirs à sa série de réédition de jazz japonais d’antan, la célèbre J Jazz Masterclass Series. Et pas n’importe quelle pierre, ou plutôt pas n’importe quel disque, car pour la première fois de l’histoire de cette série, il s’agit de Push, le premier disque de l’artiste japonaisE Noriko Miyamoto… et vous aurez noté la volontaire majuscule sur la féminisation d’artiste ! Oui, dans un archipel encore aujourd’hui très patriarcal, et à fortiori plus encore en 1978 quand le disque est sorti, où les femmes, y compris dans les arts ont pendant longtemps était cloisonné à des domaines très précis… des domaines pas très éloignés d’ailleurs des attributions d’une geisha, c’était un véritable petit tour de force de mettre en avant une femme sur un disque.

Un tour de force que l’on doit, bien sûr à Noriko Miyamoto, alors jeune danseuse, et chanteuse en herbe qui voulait marcher dans les traces de ses icônes, les Tina Turner et autres grands noms de la musique noires américaines, mais aussi à un certain Isao Suzuki. Le compositeur, bassiste, producteur, et figure majeure de la scène jazz nippone, qui d’ailleurs nous a quittés un peu plus tôt cette année, sans avoir pu voir la sortie de cette réédition, a pris sous son aile la jeune chanteuse japonaise, et l’a conduite sur les partitions de ce joli disque qui mêle jazz vocal, chanté dans un anglais presque pas mâtiné d’accent japonais (chose rare à l’époque), passes techniques très jazz, avec des parties basse fabuleuses, il faut bien le dire, et explosions soul.

Push, un disque, sorti en 1978 sur le label Yupiteru Records, qui a servi de marchepied à la carrière de Noriko Miyamoto, qui d’ailleurs a pu dans les années 90 rejoindre aux USA des grands noms de la scène funk, comme le groupe d’Eddie Murphy, Graham Central Station, ou encore the Brothers Johnson. Mais aussi un disque qui est rapidement devenu culte, et dont les éditions originales s’arrachent pour des fortunes chez les collectionneurs.

Noriko Miyamoto – Push :

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