A Travel Guide For The Broken, le puissant récit d’exil de Synik

S’il a enchainé les concerts, et les parutions, sur la scène hip-hop nationale depuis 2008, remportant même plusieurs prix en 2012, lorsque le rappeur et MC zimbabwéen Synik a du quitter son pays en 2016, son sardonique nom de scène s’est envolé pour laisser place à Gerald Mugwenhi, un homme quittant sa maison, quittant son confort, ses habitudes… un homme brisé… Mais, puisque la vie est une grande aventure dans laquelle il ne faut pas baisser les bras, il a su se ressaisir, faire siens un nouveau pays, le Portugal, une nouvelle ville, Lisbonne, et trouver sa nouvelle maison… et c’est cette aventure que nous raconte Synik sur son dernier album, A Travel Guide For The Broken.

Un disque destiné à ceux qui, comme lui, doivent emprunter la voie de l’exil, un guide pour les hommes brisés… mais pas question pour autant de sombrer dans le larmoyant et l’apitoiement, déjà puisqu’il est aussi destiné à tous les amateurs de bon hip-hop et de bonne musique, mais aussi puisqu’il prend la forme d’un guide, comme son titre l’indique, qui vous apprendra à circuler dans l’adversité du monde, et à vous retrouver !

Amateur de hip-hop de la première heure, on retrouve dans le flow de Synik tous les ferments de ses idoles, les pères fondateurs du rap, alors forcément comme eux, il a le gout pour les mots justes, pour les mots qui cisaillent, et dépassent le cadre posé par le beat qui fait des booms et des baps. D’ailleurs, il n’y a pas que sa voix qui dépasse ce cadre, dans ses prods, assurées par une tripotée de producteurs de talents, parmi lesquels on peut citer le Portugais Taybo J, Janne Halonen de Finlande, le martiniquais Karlos Rotsen, ou encore l’argentin Gas Lab, Synik n’hésite pas à inclure toute une fusion d’éléments empruntés autant à la soul qu’au blues, ou au jazz. Parmi les invités de A Travel Guide For The Broken, on trouve aussi ses compatriotes Biko Emcee et Vusa Mkhaya, la musicienne angolaise Vivalda Ndula, ou encore la chanteuse botswanaise Debbie With A T.

Et si on insiste un peu sur le caractère global de ce disque, c’est que au delà d’être une bouée de hip-hop et de néosoul jetée à ceux qui sont en perdition, il y a un concept qui imprègne tous le disque, un concept cher à l’Afrique Australe, ce sentiment que l’on appartient tous à un plus grand ensemble interconnecté, l’Ubuntu.

Synik – A Travel Guide For The Broken :

Si vous avez apprécié le contenu de cet article sur « A Travel Guide For The Broken » le dernier disque de l’artiste zimbabwéen Synik, n’hésitez pas à visiter notre page Facebook et a y réagir, et pourquoi pas même nous encourager d’une petite mention « j’aime ».

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.