Femme de Feu : Aminatu de Zaria, reine guerrière Haoussa

Aminatu (ou Amina)  a vécu au 16ème siècle dans les Cités-Etats Haoussa  (au nord-est de l’actuel  Nigeria) et qui dominaient le commerce d’Afrique Noire Sub-Saharienne, elle est la fille de Magajiya Bakwa Turunku, le 22ème roi de Zazzaou. Elle a régné sur  Zazzaou (actuelle Zaria)  pendant plus de 34 ans. Il existe cependant une controverse sur son statut de reine, Il est sur qu’elle fut Gimbiya, une princesse, là plusieurs hypothèses sont soulevé, peut-être a-t-elle été reine, certain disent qu’elle a régné en tant que reine à la mort de son frère Karama, et d’autres encore affirment qu’elle n’a jamais eu se statut. Ce qui est sur c’est que ses 34 années de conquêtes militaires, ont amenés son royaume au centre du commerce transsaharien.

Adolescente, Aminatu, se passionne pour les arts de la guerre, contrairement au autres jeunes filles de son age, et contrairement à sa sœur, elle ne perd pas de temps à soigner son apparence, ou encore a s’intéresser aux intrigues amoureuses, mais elle passe tout son temps à s’entrainer avec les soldats de l’armée royale.

A la mort de son père, on n’est pas sur de qui dirigea officiellement le pays, est-ce elle, ou son frère? En tous cas, elle pris la tête de l’armée, sans problème, car son entrainement militaire, sa force physique impressionnante qui lui vaut le surnom de fille de Nikatau (femme aussi capable qu’un homme), et le fait qu’elle avait plus d’une fois déjà commandé la cavalerie, faisait d’elle une candidate tous ce qu’il y a de plus légitime.

Dès son arrivée au pouvoir, elle entreprend de grandes expéditions militaires, dans le but d’agrandir le territoire de Zazzaou. La chronique de Kano, recueil d’histoire des royaumes Haoussas, écrit en langue arabe, fait mention de cette période de conquête :

« Aminatou s’empara de toutes les villes du Nord autour de Kwararafa et celles du sud autour de Nupe. Elle domina donc une grosse partie de la région d’Haoussaland, mais alla bien au-delà, en prenant contrôle du territoire de Kasashen Baouchi. Aminatou posa sa domination sur toute les routes commerçantes qui reliaient l’ouest du Soudan à l’Égypte. Elle réussit aussi à conquérir une partie du nord du Mali. »

Autre vestige du règne d’Aminatu, les remparts en terre cuite, que l’on peut encore admirer  autours de certaines villes Haoussa. Effectivement, elle protégera les cités conquises, en élevant ces murs, que l’on appelle « Ganuwar Aminatu » (autrement dit « Murs d’Aminatu »).

Dans un autre extrait de la chronique de Kano, le personnage principale, un jeune homme nommé Lami, raconte sa visite au palais de la Reine Aminatu:

« La salle du trône était déjà pleine des membres de la Cour qui attendaient la Reine. Lami et Marka venaient juste de trouver une place dans un coin, à côté du trompettiste qui lui aussi attendait le signal pour annoncer la Reine. Un  chanteur éleva la voix pour chanter les louanges racontant les exploits et les victoires d’Amina durant les différentes guerres menées. Il chantait en dirigeant son index vers la foule. La trompette sonna et les nombreux tambours royaux suivirent le son. Les deux gardes du corps personnels de la Reine apparurent  (…). Eux seuls dans la salle du trône avaient le droit de porter des armes. La Reine fit son entrée et toute la salle se prosterna, front contre terre. Personne n’avait le droit de se lever tant que la Reine n’avait pris la parole. Du coin de l’oeil, Lami pu contempler la Souveraine et constata qu’elle était d’une grande beauté. Grande de taille et imposante physiquement, Lami pensa qu’elle avait le teint aussi noire que sa mère. Elle portait une tenue en soie jaune et marron, un énorme collier en or et corail, des bracelets et des bagues en cuivre. Sa coiffure était ornée d’un large tissus doré et il s’agissait pour Lami de la plus belle coiffure qu’il n’avait vu jusque là. »

Aminatu, jamais mariée, ne laissera pas de descendance connue, certain racontent même, qu’elle avait pour habitude de prendre chaque soir un nouvel amant, qu’elle tuait le lendemain afin qu’il ne puisse se vanter de cette relation.

Aujourd’hui encore, celle qui est surnommée par les nigérians « La reine Guerrière des Haoussa », est présente dans la mémoire collective du Nigeria. Elle a même inspiré le créateur de la série TV « Xena la guerrière ».

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