Zan, le disque de Liraz qui résoudra peut-être le conflit entre Israël et l’Iran

Puissant et efficace, et en même temps sombre et entouré de mystère… voilà comment on pourrait qualifier Zan, le nouvel album de la chanteuse israélo-iranienne Liraz, qui va paraître dans quelques jours, le 13 novembre, sur le très bon label Glitterbeat Records. Faut dire que ce disque a la fâcheuse tendance de troubler les visions préconçues que l’on peut avoir sur l’Orient, sur Israël et sur l’Iran ! Si elle n’est pas tellement connue hors des frontières israélienne — quoique avec cet album, tout comme avec son précédent opus Naz, sa notoriété risque fort d’exploser — Liraz est dans son pays une personnalité incontournable de la scène musicale métisse, et aussi de la télévision… oui, une Iranienne à la TV israélienne ! Fille d’une famille juive d’Iran, qui a du fuir le pays en 1970, Liraz fait parti de cette jeune génération d’artistes israéliens qui tentent de renouer avec leurs racines dans de passionnants voyages culturels, qui les mènent pour certain jusqu’au haut plateau d’Éthiopie (cf. Gili Yalo ou Ester Rada), pour d’autres dans une plongée dans les riches traditions yéménites et mizrahi (cf. El Khat ou Shiran), et, ici, qui se perdent délicieusement quelques parts dans les années 70, quelque part entre Téhéran et Tel-Aviv !

Ce disque, Zan, retrace les histoires des femmes de la famille de Liraz, et même des femmes orientales, souvent dépeintes en victimes soumises d’un système misogyne, et plus directement de leur mari, mais qui, sous le voile, serait-on tenté de dire, même si l’image n’est pas toujours vraie, bouillonnent de liberté et d’amour, d’émancipation et de passion ! Ce disque c’est les clichés sur l’orient qui se retrouvent happés par un cortège de beats qui tiennent la ligne façon dabke, c’est un aller-retour clandestin entre l’Iran et l’Israël, et ce au sens propre du terme, car le disque a réellement fait des aller-retour secrets entre des artistes et des producteurs basés en Iran et Liraz en Israël ! Oui, ce disque est puissant et efficace, il arrive à nous cueillir et à nous emmener sur la piste de danse à grand coup d’une pop orientale, celle qui a fait le succès de la musique libanaise à d’autres époques, celle aussi qui a porté au pinacle des chanteuses iraniennes comme Googoosh, Marjan, ou Hayedeh. Une pop fraîche et pétillante, et revisitée à grand coup d’électro. Oui ce disque est sombre et entouré de mystère, il nous emmène visiter l’un des pays les plus diabolisés au monde… et mettez ici au choix un pays ou l’autre, Israël ou Iran, en fonction de votre sensibilité, car de toute façon ce disque qui fait chanter les femmes d’Iran et d’Israël, nous apprends que la réalité d’un conflit entre deux pays ne se trouve peut-être pas dans un choix politique, mais dans le cœur de ses habitants et de ses femmes, et dans les disques de ses chanteuses, et peut-être dans Zan de Liraz !

Liraz – Zan :

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