Tourbillons de son qui virent au dark, synthétiseurs qui planent dans l’ether, un beat techno qui prend son envol, une voix et un souffle qui se débattent avec un héritage douloureux… c’est sous le nom de Whirlynn que la polyvalente artiste Vanessa Garcia-Cuevas distille sa dream-pop sombre et électronique, qui s’enlace autour d’une thématique puissante, la décolonisation ! D’ailleurs, le titre de son dernier album, Yakakeitiwa, peut se traduire de l’arawak par : Nous sommes toujours là !
Oui, derrière les vagues de pop, les touches latines et l’électronique gothique, l’artiste américaine d’origine panaméenne et portoricaine, aujourd’hui basé à Tampa en Floride, renoue avec qui elle est, qui elle est dans ses gènes, et prend faits et causes pour les peuples indigènes natifs que les Européens ont non seulement décimés à leur arrivée aux Amériques, mais taché de faire disparaître de l’histoire du monde. Une tache presque réussie, puisqu’encore aujourd’hui il est très complexe de dire, oui, je suis arawak, ou taino, et oui, nous sommes toujours là !
Tout le disque oscille entre une introspection qui adopte le langage léger et aérien de la dreampop, quand il plane du côté de l’espoir, de la nature retrouvée, et parfois celui d’une dark wave, une noire wave serait on même tenté de dire pour faire un clin d’œil à Petite Noir, plus sombre, plus violente, parfois même cauchemardesque quand le ressenti et la colère, quand la souffrance éprouvée par ces populations à l’existence niée prennent le dessus. Mais une chose est sur nous sommes toujours là, et Yakakeitiwa de Whirlynn vient de sortir en numérique et en cassette chez popnihil !
Whirlynn – Yakakeitiwa :
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