War Chant, Ajoyo de retour en ordre de bataille et de jazz aussi

Après un premier album éponyme qui nous avait soufflés il y a quelques années maintenant, le groupe de jazz Ajoyo est de retour avec un nouvel album qui sonne le rappel des troupes, et pour cause il se nomme War Chant ; alors, excusez-nous d’avance pour le vocable guerrier qui va ponctuer ce post !

Faut dire que ce nouvel opus qui vient de sortir chez Shems Records (nouveau label monté par Yacine Boularès, le saxophoniste franco-tunisien à la tête de ce cortège guerrier qui crie Ajoyo), aligne une ribambelle de guerriers du jazz en tenues disparates… vous savez un peu comme dans ses films d’époque que l’on aimait faire dans les années 90, où, pour les scènes de batailles on alignait une profusion de figurants représentant des clans ou des armées différentes réunis sous une seule bannière… à part qu’ici cette bannière n’est pas celle de l’unité de l’Écosse, n’est pas tenue par les voix d’une pucelle, ne porte pas de jupette de gladiateur… non cette bannière est bien celle du jazz.

Un jazz multiple, divers et varié, un jazz qui donnerait le tournis aux trumpistes et autres frontistes, et d’ailleurs c’est bien là le but aussi de cet album, de briser le cou au nouvel apartheid qui envahit nos mondes, que ce soit en Afrique, en Europe, en Asie, ou là-bas, aux Amériques. Et pour ce faire le jazz qui coule dans les veines, les couplets et les refrains de ce War Chant, n’hésite pas à faire cohabiter des synthés qui semble s’être échappé d’un disque de McLaughlin, Corea, Truffaz, ou de l’EST (non pas l’Esperance Sportive de Tunis, les autres, les Suédois), avec une pulsation tout africaine, une pulsation camerounaise même, qui fait brûler des têtes et danser l’assiko. Un jazz qui n’hésite pas à faire surfer une voix pure du genre de celles qui viennent rouler dans la gorge avant d’irradier dans la bouche et le nez, sur le ressac de batterie et de cuivres agités par le souvenir de l’afrobeat à Fela. Un jazz qui vient faire traîner un funk gras dans les faubourgs de la musique populaire marocaine… un jazz qui… et qui… et encore qui…

En fait des jazz qui évoluent et circonvoluent aussi, s’envolent et s’échappent en solo, se croisent et se frôlent, et puis se retrouvent ensemble avec aux lèvres un seul chant, un chant guerrier et camerounais, War Chant !

Ajoyo – War Chant :

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