The Dancing Devils of Djibouti du Groupe RTD, le premier album de Djibouti

Si on vous parle d’Ostinato Records, probablement que, comme nous, des mélodies somaliennes d’antan vous viendront en tête, le son des violons et des synthés du Soudan résonneront, la poussière d’une danse au Cap-Vert viendra flotter devant vos yeux… oui Ostinato nous a, par le biais d’habile compilation, et de réédition toujours au top, ouvert les yeux et le cœur sur des rythmes méconnus, ou oubliés.

Si on vous parle de Djibouti… peut-être, que vous aurez d’abord comme un vide… qui parle de Djibouti après tout ? Au plus, vous aurez l’image d’une grande base militaire française, à laquelle s’accole une ville peuplée de… Djiboutiens ? Oui, probablement… Au mieux, vous vous souviendrez de quelques odeurs empruntées à la plume de l’écrivain Abdourahman Waberi… mais, qui parle de Waberi, qui parle de Djibouti ?

Ostinato parle de Djibouti ! Mais pas dans sa langue habituelle, non, cette fois-ci, ça va être une première fois, une première fois pour tout le monde…. c’est excitant ça n’est pas, ça rappelle des souvenirs cette douce inconnue !

C’est une première fois pour Djibouti, car The Dancing Devils of Djibouti — oui, ne faisons pas semblant de jouer du suspense, c’est là le nom de l’album dont nous parlons aujourd’hui, d’ailleurs il est également dans le titre de ce post ! — est le tout premier album international du Groupe RTD, le groupe de la Radiodiffusion-Télévision Djibouti qui signe le disque, et même le tout premier album à sortir des frontières de Djibouti… oui, en 2020, en juin même !

C’est une première fois pour Ostinato Records, car si les équipes du label sont de fins diggers, des dénicheurs de son hors pair, des glaneurs de grooves afros et d’ailleurs, ils étaient encore vierges de toute expérience en studio. Et d’ailleurs ils auraient du le rester, comme toute bonne première fois, il y a une part d’accidentel dans ce Dancing Devils of Djibouti ! En fait, après leurs glorieuses aventures dans la Somalie voisine, les explorateurs sonores d’Ostinato Records sont parti fouiller du côté des archives de la Radiodiffusion-Télévision Djibouti, bien sûr avec toutes les autorisations affairantes à la chose, dûment signées et visées par les autorités audiovisuelles djiboutiennes, il ne s’agirait pas de faire un braquage de musique, quoi que, à bien y réfléchir, la chose pourrait être amusante, risquée, mais amusante, mais là nous digressons… Donc en fouillant des cartons d’archives musicales dans un bureau de la télévision djiboutienne, quelle ne fut pas la surprise des membres d’Ostinato Records d’entendre de la musique s’échapper du studio d’à côté !

C’était le Groupe RTD, l’orchestre des cérémonies officielles et des fêtes nationales ! Emmené par le si talentueux saxophoniste Mohamed Abdi Alto qu’on a légalement ajouté le « Alto » à son nom, l’orchestre est la réunion hétéroclite de neuf talentueux musiciens djiboutiens, dans lequel on retrouve un guitariste passionné par la musique jamaïcaine, une jeune chanteuse sortie d’un concours de talents, un spécialiste de la musique bollywoodienne, oui, en Inde, de Djibouti ce n’est pas si loin, et un amoureux de la musique somalienne, et puis bien sûr aussi des garants de la tradition djiboutienne, et des rythmes de Tadjoura… le Groupe RTD !

Après avoir bataillé avec l’administration djiboutienne, qui d’après les dires de Vik Sohonie, à la tête du projet, semble plutôt kafkaïenne, autorisation leur a été donné d’enregistrer le Groupe RTD, mais pas pendant plus de trois jours, et puis dans les studios de la RTD, et puis en respectant la consigne interdisant de fumer et de chiquer du khat dans les locaux… bon, pour cette dernière directive les musiciens du Groupe RTD s’en s’ont rapidement affranchis !

Voilà comment est né The Dancing Devils of Djibouti le tout premier disque international de Djibouti, le tout premier album studio d’Ostinato Records, et l’annonce d’une troisième « première fois », pour nos oreilles cette fois, la première fois d’avoir l’occasion d’écouter un disque de musique djiboutienne de cette qualité. Rendez-vous est donné le 5 juin, et en attendant on peut profiter de doux préliminaires avec deux titres déjà parus, « Raga Kaan Ka’Eegtow (You Are the One I Love) » et « Halkaasad Dhigi Magtiisa (That’s Where You’ll Leave His Reward) ».

Groupe RTD – The Dancing Devils of Djibouti :

Si vous avez apprécié le contenu de cet article sur « The Dancing Devils of Djibouti » le dernier disque du Groupe RTD, n’hésitez pas à visiter notre page facebook et a y réagir, et pourquoi pas même nous encourager d’une petite mention « j’aime ».

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.