La Symphonie Pacifique et magnifique de Greg Foat

C’est un disque très ensoleillé, rayonnant, radieux… et l’on pourrait continuer d’enchaîner les qualificatifs solaires ad lib, pour parler de cette Symphonie Pacifique, dernier disque du pianiste et compositeur britannique Greg Foat, qui vient de paraître chez Strut.

Faut dire que cette symphonie est pour le moins complète, elle propulse des cuivres bavards dans des cieux, évidements pacifiques, réussit avec brio à faire cohabiter les ondulations synthétiques de claviers vaporeux avec le percutant organique des touches du piano de Foat, d’ailleurs il n’y a pas que le piano qui pianote ici, les percussions roulent sous les doigts, font l’aller-retour entre la Caraïbe et l’Afrique, le son saute d’une cave londonienne à un club de Rio, et parfois aussi il est baroque.

Avec cette Symphonie Pacifique on embarque pour un voyage vers nulle part et vers partout, on est à la barre d’un bateau, le visage fouetté par l’air frais et les embruns marins, mieux, on est aux commandes d’un dirigeable étrange nourri par le soleil et la condensation des nuages, mieux encore, on est à bord d’une curieuse machine qui évolue dans un monde synesthésique fait de couleurs vives qui viennent nous taquiner les oreilles, oui, un peu comme avec la pochette du disque, emprunt à une œuvre du peintre franco-algérien Henry Valensi.

Et puis, que ce soit, un bateau, un dirigeable, ou ce que vous voulez d’autre capable de se mouvoir et d’émouvoir, l’équipage est fort affable, soucieux de nous apporter le meilleur, faut dire qu’on y trouve entre autres Phil Achille à la basse, et Eric Young aux congas, un certain Sam Chagumachinyi, batteur zimbabwéen venu prêter main-forte sur le titre « Nikinainu » (quel titre incroyable d’ailleurs !), l’élégant saxophone d’un monsieur, Art Themen, et que si les parties de batteries sonnent si bien c’est que Greg Foat a réussit à débaucher un génie, Moses Boyd !

Alors convaincu ? Des notes qui se suspendent, des cascades d’arpèges, et un arpegiator réglé sur cascade, des gens biens et des couleurs qui éclatent, un voyage et de la musique, du jazz, oui, surtout du jazz et de la joie aussi… c’est la Symphonie Pacifique et magnifique de Greg Foat !

Greg Foat – Symphonie Pacifique :

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