La richesse peule de Ngatamaare pleut sur Palenque Records

Avec la sortie du disque Ngalu Fouta, du groupe sénégalo-mauritanien Ngatamaaré, le label colombien Palenque Records, à qui l’on doit le très intéressant disque La Locura de Machuca (sorti en partenariat avec Analog Africa), et à l’origine spécialisée dans la champeta, verse pour sa dernière parution dans les arcanes de la chanson peule, dans les ritournelles qui accompagnent les troupeaux de zébus et de chèvres sur les routes de la transhumance, d’un coté ou de l’autre du fleuve Sénégal, depuis la nuit des temps.

Le groupe, dont le nom Ngatamaaré permet de désigner la première pluie de l’hivernage, a été créé en 1997, en Mauritanie, à Nouadhibou, par Sally Diawu, un jeune artiste peul né à Walaldé un village de pêcheur au nord du Sénégal, sur les bords du fleuve, et Harouna Diop son pendant mauritanien, né sur l’autre rive, de l’autre coté d’une frontière qui est venue se superposer aux délimitations anciennes, celles du Fouta Toro, du royaume Ghana, ou encore, de l’Empire du Mali. Ngatamaare s’est ensuite installé au Sénégal, où ils ont reçu l’aval d’un des musiciens sénégalais les plus illustres de l’époque… et même encore aujourd’hui, un certain Baaba Maal !

Si le groupe a beaucoup tourné au Sénégal et dans la sous-région, et sorti au moins deux albums, Ngalu, la richesse en peul, sorti en 2003, et Gourdam, la vie, sorti quelques années plus tard, son rayonnement international est lui plus… modéré. Espérons donc qu’avec cette sortie sur le label colombien, les airs d’éleveurs de Ngatamaare sachent dérouler leurs paysages semi-arides, leurs pâturages d’un vert presque irréels à la saison des pluies, plantés d’acacias et de jujubiers, de géants baobabs et kapokier, devant les yeux, et les oreilles des colombiens, et de nous autres !

Ngatamaare – Ngalu Fouta :

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