L’instant Vinyl : 71. Tasito, psyché-mandingue avec le Guelewars Band of Banjul

Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série « L’instant vinyle », cette rubrique dédiée aux pépites du passé, où nous dépoussiérons et partageons avec vous des disques de notre collection. Et pour ce soixante-onzième opus, nous quittons le Burkina-Faso (cf. l’instant vinyle n° 70), pour nous rendre en Gambie, et y découvrir le disque Tasito du Guelewars Band of Banjul.

Si la Gambie, épousant les formes du fleuve du même nom, est un tout petit pays enclavé en plein milieu du Sénégal (c’est même le plus petit d’Afrique continentale), qui en plus de ça a été politiquement marqué par l’absence d’alternance, et la dictature de Yahya Jammeh, il n’en reste pas moins que musicalement, elle a su conserver sa singularité et imprimer son empreinte à la musique ouest-africaine.

C’est dans les années 70 que né le groupe qui nous intéresse aujourd’hui, le Guelewars Band of Banjul, une époque où l’Afrique de l’Ouest est dominé par le son afro-cubain, la salsa, les échos rythmés de la rumba venue du Congo, et bien sûr le mbalax sénégalais qui est en plein essor. Mais plutôt que de céder à l’une de ces séduisantes sirènes, le Guelewars Band of Banjul, guidé par ses créateurs, Boubacar Sadikh Dabo et Laye Mgom, décide d’emprunter sa propre voie ; une voie pavée par la musique mandingue encore très vivante en Gambie, par le mbalax du voisin sénégalais, et sa variante locale le ndagga gambien, mais aussi par le funk et le rock psychédélique venu d’outre-Atlantique. Et l’on peut dire que ce cocktail est explosif, surtout lorsqu’il est porté par un chanteur de grand talent, Moussa Ngom, qui rejoindra plus tard le fameux Super Diamono d’Omar Pene au Sénégal.

Si la musique du Guelewars Band of Banjul a eu un impact important sur la scène sénégambienne, la star sénégalaise Youssou N’dour ne manque pas d’ailleurs de rappeler qu’il a été fortement inspiré par leur manière d’utiliser un wolof élégant et raffiné dans leurs chansons (contrairement au wolof parfois argotique que l’on peut retrouver chez d’autres artistes), le groupe ne laissera que peu de disques derrière lui. Il faut dire qu’ils ont commencé à sillonner le vinyl qu’à partir de 1980, avec deux albums, un premier Sama Yaye Demna N’Darr (qui contient notamment un hommage au président Daouda Diawara, le leader de l’indépendance gambienne) puis celui qui nous intéresse aujourd’hui, l’excellent Tasito, paru chez les Productions Jambaar PJ et Le Kiosque d’Orphée, suivront deux autres albums, le célèbre Warteef Jigeen publié l’année suivante (qui jouit d’une réédition récente), puis Dieuf Dieul Khadin Rassoul sorti en 1982, année qui sera également marquée par la séparation du groupe.

 

Guelewars Band of Banjul – Tasino :

Tracklist :
1. Tasino
2. Sonda
3. Wollou
4. Djaraama
5. Kele Fasane

Line-Up :

Chant : Moussa Ngom
Leadeur, Claviers, Piano, Chant : Laaye Ngom
Guitare Solo : Moussa Mbodji Njie
Saxophone Tenor : Laaye Sallah
Saxophone Alto : Bas Lo Fara Biram
Basse : Njok Malick Mike Njie
Percussions – Adu Sallah, Alive Badara Cham Ngom, et Koto Sunu Icoto Ngom

Producteur – Ibrahima Fall
Producteur Exécutif [Réalisation Artistique] – Ibrahima Sylla
Enregistrement, Mix : Badem Mbaye
Livret : Baboucar Sadikh Dabo
Pochette : Djibathen Sambou

 

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