Célèbre beatmaker de l’underground mozambicain, et plus particulièrement encore de Maputo, Nandele revient avec un nouveau projet encore plus intimiste, Likumbi. Et pour cause, si avec Argolas Deliciosas il rendait hommage au travail de J-Dilla, avec ce nouvel opus le producteur nous embarque avec lui dans une sorte de grande retranscription électronique du rite initiatique de son ethnie, les Makondé ; et nous plonge dans la chaine de transmission du savoir entre son père et lui, et entre lui et son jeune fils, Rafa, à qui l’album est dédié.
Mais revenons au rite initiatique tribal, car c’est là un grand fantasme de raveurs. Combien d’amateurs de musique électronique de par le monde sont à la recherche de cet ultime sésame, le rite initiatique qui fera d’eux des hommes, et pourquoi même s’arrêter à la musique électronique, c’est surement là l’enjeu de toute adolescence, ou, comme il nous est autorisé de dire maintenant, de toute adulescence !
Eh bien, Nandele, lui, est des deux côtés de la barrière, il a placé cette quête de la maturité autant dans des kilowatts de décibels, d’agencement de samples, de fracas de beat et de boom bap, que dans le rite initiatique qu’il a vécu dans le village de sa famille, là-bas, sur le plateau du Mueda, au Mozambique. Et ce Likumbi, qui tente ici de faire le lien entre deux mondes, danse entre la boue dont chaque Makondé doit se couvrir pour comprendre son appartenance profonde à la terre, et à des nappes de synthés intenses, vibrantes, et sombres, il oscille entre le martèlement des tambours tribaux et celui d’une machinerie électronique à la progression cadencée.
Donc n’attendez plus pour devenir un homme, un vrai, un makondé, au moins par les oreilles, et précipitez-vous sur cette initiation électronique signée Nandele !
Nandele – Likumbi :
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