Kevin Haynes perd son Ajo Se Po entre Cuba et le Nigeria

Oh oui, qu’il est bon de se perdre dans ces chemins étranges et mystiques qui ont traversé l’atlantique en même temps que les esclaves qu’on attachait à fond de cale. Oh oui, qu’il est bon de s’égarer dans ces petites rues charmantes de La Havane, celle-là même qui sont bordé par les forêts du pays yoruba. Oh oui, qu’il est bon d’errer sur des voies peuplées de voix oubliées. Oh oui, qu’il est bon de se laisser dérouter par un le cri strident et émouvant d’un saxophone inspiré… Oui, que c’est bon tout ça… et il se trouve justement que c’est cette divagation sonore que nous offre Ajo Se Po, le troisième album du saxophoniste et percussionniste Kevin Haynes, fièrement secondé par son Grupo Elegua.

Un pavé de jazz, de très bon jazz, jeté dans une mare habitée par d’anciens esprits nigérians, les orishas des Yoruba, ces divinités sans âges qui depuis longtemps ont traversé l’Atlantique pour aller habiter les spiritualités métisses de Cuba ou du Brésil.

Aller retour entre l’île et le delta, grande cérémonie d’invocation guidée par le tambourinement de bata, quête spirituelle ou musicale… ou encore Ajo Se Po, à vrai dire peut importe l’appellation de ce nouvel opus de Kevin Haynes qui vient de paraître chez jazz re:freshed, la magie, elle, opère… le jazz aussi !

Kevin Haynes & Grupo Elegua – Ajo Se Po :

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