L’instant Vinyl : 83. « Black Woman » de André-Marie Tala

Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série « L’instant vinyle », cette rubrique dédiée aux pépites du passé, où nous dépoussiérons et partageons avec vous des disques de notre collection. Et pour ce quatre-vingt troisième opus, nous quittons le Zimbabwe (cf. l’instant vinyle n° 82), pour nous rendre au Cameroun, et y découvrir le disque Black Woman de André-Marie Tala.

André-Marie Tala, celui que l’on présente souvent, et à son grand dam, comme le Stevie Wonder camerounais ; alors qu’à part le handicap, il ne partage pas grand-chose avec lui, Tala est guitariste alors que l’autre et pianiste et harmoniciste. C’est probablement l’un des musiciens camerounais les plus émérites, oui, bien sûr il y a Manu Dibango, Ekambi Brilliant et toute la clique, mais tout de même André-Marie Tala c’est quelque chose ! Et ce n’est pas James Brown qui dira le contraire, car si Dibango s’est fait plagier par le roi de la pop son célèbre Soul Makossa, Tala lui a vu ses « Hot Koki » se faire retirer du feu par le roi de la funk himself. Mais c’est une autre histoire, nous vous parlons aujourd’hui de son album Black Woman !

Quoiqu’en fait, en y cherchant bien, on peut trouver, entre « Hot Koki » et Black Woman, un lien, une intention similaire. Sur « Hot Koki », qui, rappelons-le, parle sur fond de funk cadencé de koki, c’est-à-dire de gâteau de haricot camerounais, Tala rendait hommage aux femmes et cuisinière camerounaises qui concoctent ce délicieux mets qui nécessite une longue préparation. Et, avec Black Woman, là encore c’est la femme, la femme africaine qui est à l’honneur du disque !

Sorti en 1976 sur le label français, tourné vers l’Afrique, Fiesta, le disque est un condensé de tout ce qu’on aime dans la musique de Tala, c’est-à-dire un mélange tourbillonnant d’afrofunk, de soul pétillante, qui plonge parfois dans des passes psychédéliques, avant de revenir couvert d’un arrière-gout de cet esprit de variétés pop, vestige de l’époque yéyé du chanteur et guitariste, et surtout qui prend la coloration toute camerounaise du tchamassi, un genre qui fusionne les rythmes traditionnels de l’ouest du Cameroun avec l’afrobeat et la biguine antillaise.

Vous l’aurez compris, avec ses quelque 10 titres, ses guitares finement ciselées, et son groove imparable, ce Black Woman est un classique du funk africain !

André-Marie Tala – Black Woman :

Tracklist (avec les sous titres comme apparaissant sur le revers de la pochette):
1. « Black Woman » Vous me rendez si heureux.
2. « Ma Ka La » Je te reproche de n’être jamais là…
3. « Ke Sin Bi Som Mo » Je suis ton seul confident, ne me trahis pas.
4. « Gotam » Ma petite amie, faisons un peu de chemin ensemble.
5. « Gue Ping » Tu as tant fait pour ton pays que ton souvenir vivra a jamais.
6. « Gorée » Ile du Sénégal où les esclaves étaient embarqués.
7. « Tamo » Le pays natal et la famille sont les racines de l »homme.
8. « Singha » Pourquoi es-tu si triste?
9. « O Ba Djui Tala » Tu es la femme de ma vie.
10. « Tcham Tcham » Laisse-toi porter par la musique, joue…

Line-up :
Composition et arrangement : André-Marie Tala
Direction : Joe Tongo
Guitares : André-Marie Tala et Joe Tongo
Basse : Vicky Edimo
Batterie : Claude Vamur
Conga : Sedou Yaffa
Sax et trompette : Patrick Bourgoin, Robert Castagnet
Backvocals : Manu Bale, Monique Lesueur, Annick Noelle

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