Dua Saleh marche dans les pas transgressifs de ROSETTA Tharpe

Juste après avoir sorti « body cast », un vibrant titre sur les violences policières aux États-Unis — faut dire que s’iel (ceci n’est pas une erreur, vous comprendrez par la suite) est né à Kassala dans l’est du Soudan, Dua Saleh a de quoi se sentir concerné par la mort de Georges Floyd et les violences policières, car, après avoir fui son pays avec sa famille, et être passé par des camps de réfugiés ici et là, iel réside à Minneapolis — l’artiste soudanais(e) dévoile son dernier EP : ROSETTA !

Dans le remous électronique qui dessine une aura tremblante autour de ce nouvel EP, on découvre que le disque est dressé comme un hommage à celle que l’on appelle aujourd’hui The Godmother of Rock’n’Roll, l’emblématique chanteuse et guitariste américaine, afro-américaine devrait on préciser, Rosetta Tharpe. Alors pourquoi un artiste soudanaise queer… ah, oui, il fallait vous expliquer le iel, même si nous ne sommes pas forcément férus de néologismes dans nos pages (quoi que), Dua Saleh, en plus d’être un(e) réfugié soudanaise, en plus d’être un(e) noir dans un pays qui renoue de plus en plus avec le Klu Klux Klan, est un(e) personne, et même un(e) activiste queer non-binaire qui a grandi dans une famille musulmane et pieuse… alors iel comme pronom personnel neutre et essayer de faire en sorte que ce post reste autant que possible non-genré, nous a paru le minimum qu’on pouvait faire pour iel.

Reprenons, nous nous interrogions donc sur le pourquoi du comment, sur le rapport entre un(e) jeune artiste soudanais(e) et queer et une icône du rock’n’roll. Et bien déjà, iels sont noir(e)s tout(e)s deux… la chose peut paraître anecdotique, mais dans une Amérique qui n’a toujours pas digéré ses années ségrégationnistes, on peut comprendre que Dua Saleh se sente quelques proximités avec Rosetta Tharpe. Mais la principale raison pour laquelle Dua Saleh dédie son EP à ROSETTA, c’est que la blueswoman américaine est inspirante. Elle a durant toute sa vie réussie à s’affranchir des règles et tabous de son époque. Elle qui est née de parents qui ramassaient le coton en Arkansas est devenue une icône de la musique. La guitare électrique n’est pas convenable pour une femme ? Elle a joué de la guitare électrique ! Le gospel doit être réservé aux bancs de l’église ? Elle a amené le gospel dans les clubs et les boîtes de nuit… et on pourrait continuer comme ça longtemps l’ode à Rosetta Tharpe et son esprit transgressif, sans parler des on-dit sur sa vie sexuelle… libérée et non-binaire avant l’heure !

Et c’est donc cet esprit transgressif que partage Dua Saleh avec ROSETTA qui vient se lover dans les tempêtes électroniques distordues qui traversent les paysages poétiques de cet EP. Un esprit transgressif qui bondit de l’arabe à l’anglais, contorsionnant les mots et les langues pour les pousser à la neutralité de genre, et qu’iel vient mettre au service de ses combats pluriels et non binaires !

Retrouvez ci-dessous l’EP ROSETTA de Dua Saleh, mais aussi le clip du titre « hellbound » qui emprunte quelques images à un célèbre anime japonais, pour mieux étriller la queerphobie, et les avis douteux des grandes religions monothéistes par rapport à ces questions.

Dua Saleh – ROSETTA :

Dua Saleh – « hellbound » :

Si vous avez apprécié le contenu de cet article sur « ROSETTA » le dernier EP de l’artiste soudanaise Dua Saleh, n’hésitez pas à visiter notre page facebook et a y réagir, et pourquoi pas même nous encourager d’une petite mention « j’aime ».

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.