On a probablement pas besoin de grandes explications concernant ce nouvel album de Monsieur Doumani, un gentilhomme qui comme le cerbère a trois têtes, car c’est là le nom de scène d’un trio chypriote des plus excitants. Oui, on n’a pas besoin d’explications, puisque Pissourin, un mot chypriote pour désigner les ténèbres les plus sombres, nous raconte une histoire méditerranéenne que beaucoup ont déjà illustrée, alors certes c’est ici une version musicale et contemporaine, coincée entre les relents de fanfares des Balkans, le gout du mot des italiens, les épopées grecques (hein ?! Épopée, Grèce, genre comme Grèce antique, ça fait pas tilt ?!), et celles d’Afrique du Nord (et qui parfois même se rejoignent), et les gammes anatoliennes.
C’est donc avec plaisir qu’on s’égare dans ces noirceurs, entre les fantasmagories du sommeil, ces moments de débattements qui encadrent les rêves, et la lumière des astres qui éclaire la nuit ! On navigue à vue, sur les eaux violacées de notre mer commune, guidée par le son électrique et impétueux de Monsieur Doumani qui fait feu de tout bois, qui laisse exploser son trombone en de violentes et volcaniques éruptions cuivrées, qui fait tournoyer guitare électrique et bouzouki, euh, non, pardon, et tzouras, oui nous sommes à Chypre, dans le ciel de cette nuit méditerranéenne dont il dépeint le portrait.
Curieuse odyssée, le disque, Pissourin de Monsieur Doumani, est puissant, sombre, grandiose et homérique, et surtout il vient de sortir chez Glitterbeat Records… à découvrir au plus vite !
Monsieur Doumani – Pissourin :
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