Cherrie Hersi, la voix des ghettos suédois

Les ghettos de Suède, notamment ceux du quartier de Rinkeby, en périphérie de Stockholm, ont trouvé leur voix en la personne de Cherrie Hersi. Cette chanteuse somalienne a pourtant grandi en Finlande, où elle a beaucoup souffert du racisme, au point qu’elle a préféré quitter le pays pour s’installer en Suède, mais au lieu de développer une haine symétrique à celle qu’on lui a opposée toute son enfance, Cherrie Hersi a préféré y répondre par la musique et par son engagement auprès des jeunes de son quartier.

Aujourd’hui, elle dévoile son titre « Tabanja », mot d’argot suédois pour « arme à feu », un titre à la progression assez lente, teinté d’un dancehall froid et en noir et blanc à l’instar du clip. D’ailleurs, une image de ce dernier décrit assez bien cette progression, celle d’une tache de sang, noir, épais, presque visqueux, qui avance lentement, en suivant l’indécelable inclinaison du sol, vers le rebord d’une piscine, où, d’un coup, en se versant dans celle-ci, la lente morbidité du sang disparait dans la fluidité évanescente des deux liquides vitaux (quoique je doute que le clore probablement contenus dans l’eau de la piscine soit très sain) se mélangeant avec légèreté ; cette chanson, « Tabanja », est un peu comme cette tache de sang, une instrumental lourde, intense et lente contrastant avec la voix aérienne de Cherrie Hersi, un message grave, décrivant la spirale infernale dans laquelle notre monde a basculé, contrastant avec le petit rayon d’espoir qui filtre tout de même au travers la noirceur du thème.

Une artiste qui fera surement parler d’elle encore quelque temps, à moins que son engagement ne la mène sur des pistes plus politiques ; quoique Youssou N’Dour et Michel Martelly nous ont montrés que les deux activités ne sont pas forcement incompatible.

 

Cherrie Hersi – « Tabanja » :

 

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