C’était un 30 et un 31 octobre, la révolution burkinabé

C’est le 30 et 31 octobre que le despotisme du clan Compaoré s’éteint dans un dernier soubresaut de lâcheté, libérant le pays de son emprise après 27 années et 15 jours.

Alors que Blaise Compaoré s’apprêtait à faire passer, de manière très cavalière, une reforme constitutionnelle qui lui aurait permis de briguer un nouveau mandat présidentiel… le 5ème depuis l’assassinat de Thomas Sankara en 1987, le Burkina Faso retient son souffle, et organise secrètement une réponse civile, à cette énième infamie compaoriste.

Ce 30 octobre, très tôt le matin, on s’était donné rendez vous avec des amis…

Tandis que les députés, réunis à l’Assemblée Nationale, s’apprêtent à docilement voter la reforme constitutionnelle devant maintenir au pouvoir Compaoré, une dizaine de milliers de manifestants répondent à l’appel conjoint du Balais Citoyen, du mouvement Sankariste et autres mouvements civils progressistes, et se masse aux abords de l’Assemblée ; c’est la révolution burkinabé.

Malgré le verrou sécuritaire dressé autours de la place de la Nation, future place de la Révolution, les corps habillés peinent à contenir la foule décidée. Le Parlement est incendié.

Comme un enfant pris sur le fait, le pouvoir, sentant le vent tourné, rentre dans une puérile, et malheureusement sanglante phase de négociations, du type « Si tu reviens, j’annule tout », cherchant à ergoter pour réussir à maintenir au pouvoir un Blaise moins à l’aise que jamais. Ne comprenant pas le formidable élan de liberté d’un peuple trop longtemps asservi, le palais présidentiel, propose d’annuler la reforme, de faire un gouvernement de transition (bien évidemment toujours chapeauté par Compaore), rien y fait. Le peuple du Faso, après s’être saisi des organes de radio télévision publique, et avoir assiéger quelques places stratégiques du pouvoir compaoriste, encercle le palais présidentiel, retenu par le seul et effroyable Régiment de Sécurité Présidentielle.

Les annonces flaccides du chef de l’état ne faisant qu’attiser la colère de la rue, le face à face mortel – on dénombre sur l’ensemble de la révolution burkinabé une trentaine de morts et une centaine de blessés – s’étend dans la nuit, jusqu’au lendemain matin, où l’on apprend, en fin de matinée, que le grand Blaise s’est lâchement enfuit.

Alors qu’il cherche à gagner son fief de Pô, à la frontière ghanéenne, Compaoré apprend qu’il y est, là-bas aussi, attendu par la fronde populaire. C’est alors que, n’étant plus à une turpitude près, Blaise Compaoré fait appel, pour le sauver de la justice du peuple, à l’armée française ; celle-ci, guère embarrassée par le fait d’agir dans un pays étranger (tant qu’il est en Afrique), ni par le fait de prêter secours aux sanguinaires en détresse, se dépêche d’envoyer un hélicoptère des forces spéciales pour exfiltrer le désormais ex-dictateur burkinabé vers Fada N’Gourma, où un avion, français lui aussi, l’attend pour l’emmener en Cote d’Ivoire.

Avec l’aide du président ivoirien, Alassane Ouattara, Blaise Compaoré a échappé à toute justice, et, n’ayant d’égard ni pour l’opprobre, ni pour le concept de nationalité, il est depuis devenu ivoirien.

 

Focus France 24 – Chute de Blaise Compoaré : retour sur la révolution éclair du Burkina Faso

 

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