Bousaadia de Dendri, sorcellerie, vieille confrérie, et nouveau clip

Les Tunisiens du Dendri Stambeli Movement se retrouvent une fois encore à la croisée des époques et des mondes avec la sortie de leur dernier clip « Bousaadia ». Il faut dire que, par essence, en dédiant leur art et leur énergie à la perpétuation de la tradition du stambeli, ce genre musical qui oscille entre les rythmes et les scansions anciennes, magique même, des anciens esclaves noirs, et les préceptes des zaouïas, confréries anciennes dédiées à des « saints » — une singularité nord-africaine, que ni les vagues d’islamisation successives, ni les combines des oulémas malekites n’ont réussi à faire disparaitre — Dendri a fait le choix de devoir jongler entre l’Afrique noire et l’Afrique arabe, et entre le pur respect de la tradition, et l’apport, en tout cas musical, de phrasées plus moderne et surtout d’instrument contemporain ; comme la guitare et la batterie qui côtoient ici les chkachaks, et les guembris.

Le clip de « Bousaadia » a été tourné au cap Sidi Ali El Mekki, à l’entrée nord du golfe de Tunis, et qui tient son nom de Sidi Ali El Mekki d’un saint qui y est enterré, et dont la tombe que l’on voit dans le clip, est encore le lieu de nombre de cultes et de cérémonies autour de sa personne. Mais le véritable personnage central de cette chanson – si l’on exclut Belhassen Mihoub au guembri et au chant, Mohamed Khachneoui à la batterie, ah, et aussi Mohamed Jouini et Med Amine Ouerteni aux Chkachek et aux chœurs, à part, bien sûr, Sahbi Ben Mustapha à la basse et Aymen Ben Attia à la guitare, exception faite de Hassen Mchaikhi au gougay et d’Ala Ben Fguira aux claviers – donc, nous disions que, à part tout ce monde-là, le véritable personnage central de cette chanson c’est Bousaadia ! Un personnage mythique ou semi-mythique du folklore tunisien, amuseur des grands, et terreur des enfants, un genre de croque-mitaine en tenue bariolé, et revêtant un grand masque de cuir orné de différentes parures et de de cauris, qui arpente les rues en dansant au rythme des tambourins et des castagnettes, tantôt griot, tantôt sorcier.

Et la formule de ce stambeli légèrement revisité, couplé à ce combat de tous les jours pour revaloriser les cultures afro-tunisiennes, et le folklore musical qui gravite autour des zaouïas mystiques, de Dendri fonctionne bien, très bien même, au point d’avoir ouvert les portes du célèbre salon marocain de Visa For Music aux musiciens tunisiens… alors, comme on dit, affaire à suivre !

Dendri Stambeli Movement – « Bousaadia » :

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