Pour la cinquième année consécutive, l’éléphant mascotte du Sudan Independent Film Festival va, du 22 au 26 janvier 2018, déployer sa trompe au-dessus d’une Khartoum (à noter qu’en arabe, Khartoum signifie… la trompe !) agitée par la colère grandissante d’une population acculée par des nouvelles restrictions économiques, une inflation galopante (prix de la farine augmenté par trois, dévaluation de la monnaie…), et une répression policière toujours plus insistante. Mais entre les défenses de l’éléphant arrive tout de même à survivre un petit havre de culture et de liberté.
Si le festival met en lumières de nombreuses créations soudanaises, avec notamment nombre de courts métrages, il présente également documentaires, longs et courts métrages, du monde entier, avec, bien sûr, un accent mis sur le monde arabe, et l’Afrique !! De plus, une série d’ateliers ponctuera la semaine.
Parmi les nombreux films qui seront diffusés dans pas moins de 8 lieux de la capitale soudanaise (la Sudan Film Factory, le Goethe Institute, le British Council, l’Institut Français, House of Heritage, DAL Cultural Forum, le Comboni College, et le Coptic Club) certains ont particulièrement retenu notre attention.
TASTE OF CEMENT de Ziad Kalthoum || Syrie, Liban
Le documentaire Taste of Cement du syrien Ziad Kalthoum nous fait partager l’angoisse de travailleurs syriens coincés au Liban, occupé à l’érection d’un gratte-ciel à Beyrouth, tandis que leurs propres maisons sont bombardées en Syrie.
WITHERED GREEN de Mohammed Hammad || Égypte
Sur fond de tradition et de religion, le réalisateur égyptien Mohammed Hammad distille une intrigue familiale réussie dans son premier long métrage, Withered Green, qui a déjà été primé dans les festivals cinématographiques de Dubai, Mexico et Assouan.
MIMOSAS de Olivier Laxe || Maroc, Espagne, France, Quatar
Entre western exalté, et road movie désertique, le réalisateur franco-espagnol, qui vit au Maroc, Olivier Laxe, nous plonge dans les profondeurs encore méconnues du mysticisme marocain.
ONLY MEN GO TO GRAVE de Abdullah Al-Kaabi || Émirats arabes unis
Dans son dernier film, le réalisateur émirati Abdullah Al-Kaabi flirte avec des thèmes pourtant particulièrement prohibés dans le monde arabe, l’homosexualité, la transsexualité, et les secrets de familles ; le tout dans la petite communauté arabe d’Iran !
EGYPTIAN JEANNE D’ARC de Iman Kamel || Égypte
Un très beau docu-fiction féministe et poétique sur la difficile émancipation des femmes dans l’Égypte post-révolutionnaire.
Les bandes annonces :
Le Soudan étant au carrefour du monde arabe et de l’Afrique Noire, il est donc normal que cette dernière ne soit pas en reste pendant cette 5ème édition du Sudan Independent Film Festival, avec notamment la présence du film titulaire de l’Étalon d’Or 2017 (FESPACO), et de l’Ours d’Argent 2017 (Berlinale), Félicité du réalisateur franco-sénégalais, Alain Gomis ; citons également le très beau film zambien I Am Not A Witch, de Rungano Nyoni, et le documentaire tanzanien sur la sorcellerie et l’albinisme, White Potion.
Les bandes annonces :
Le jury de cette cinquième édition du Bienvenue à la 5ème édition du Sudan Independent Film Festival sera présidé par le professeur et auteur soudanais Dr. Ahmed Alhaj, et constitué par la directrice du Goethe Institute, Lilli Kobler, et par le réalisateur égyptien et programmateur de plusieurs événements et workshop, Emad Mabrouk.
Au niveau des ateliers, les étudiants inscrits pourront s’initier au travail technique sur les lumières, l’équipement, et les mouvements de caméra avec le réalisateur soudanais Khalid Awad, apprendre le stylisme de cinéma avec la costumière et styliste Hadeel Osman, se frotter à la gestion de projet avec le réalisateur et producteur Mohammed Alomda, ou encore être formé à la création de musique de film par le duo de musique électronique allemand Tronthaim.
Ci dessous vous pouvez trouver l’agenda de diffusion des films, et pour plus d’information n’hésitez pas à visiter la page facebook de l’événement.
