On file tout de suite au Burkina Faso, et plus précisément en terre Bwaba, pour y découvrir Burkina Hakili, le troisième album de la chanteuse burkinabée Kady Diarra, qui a bien l’intention d’aller taquiner le souvenir de ces ancêtres, et les siècles de transmissions de tradition, celles des djelis, celles des tisserands, celles donc de sa caste les Niamakaras… Vous l’aurez compris un album complètement inscrit dans la tradition burkinabée… et aussi dans un petit jardin ardéchois, qui a servi de lieu de retrouvailles en plein confinement, pour enregistrer cet album, en famille, et entre amis !
Car, oui, la tradition ne veut pas dire pour autant qu’il faut rejouer les guerres coloniales bwas, si bien contées par Nazi Boni dans son Crépuscule des temps anciens, et à vrai dire, avec Burkina Hakili, l’esprit burkinabé réveillé par Kady Diarra n’est pas guerrier, au contraire même ! Le disque, et l’esprit qui habite le disque, est paisible, comme l’homme assis au bord du fleuve, il est spectateur d’un spectacle immémorial, qui s’écoule tranquillement guidée par le son des koras et des balafons, et parfois aussi il sait se montrer espiègle, danseur amusé qui au cœur de la fête passe avec frivolité d’un partenaire à l’autre ! Oui, voilà comment on pourrait décrire cet album de manière concise, il est festif et apaisé !
Oh, bien sûr, il ne faut Pa croire pour autant qu’il ne tient que dans ces deux mots, même s’ils le résument bien, il y a tout de même sur ce disque, au détour des envolés de tambours, des phrasées habiles des guitares, et de la vibration des flûtes peules, quelques combats vibrants qui l’habite, et l’on remarquera l’engagement féministe de Kady Diarra qui vient poindre sur « Mousso », le poignant « Bi Bé Kè Di », ou encore les allusions à Thomas Sankara, les la patrie ou la mort nous vaincront, qui affleurent ci et là… comme quoi mieux vaut se méfier de l’eau qui dort !
Kady Diarra – Burkina Hakili :
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