Babylone peut bien brûler, les excités de la double pédale, du beat qui tape dur, et autres amateurs de sons qui foncent à tout à allure, n’ont qu’à passer leurs chemins. Ici, avec la légende jamaïcaine Ras Michael, celui-là même qui il y a quelques décennies contribuait à poser les jalons d’un genre nouveau, le reggae, au côté de Bob Marley, Peter Tosh, ou encore Lee Scratch Perry, l’ambiance est à l’apaisement, au reggae, et à la spiritualité.
Faut dire que Ras Michael est un des pères du mouvement nyahbinghi — un mouvement mystique autour d’une société secrète africaine devant mettre fin au règne de l’homme blanc sur le continent, et qui, au contact du rastafari jamaïcain, s’est transformé en un syncrétisme noir, chrétien et musical, où le reggae, les lectures de la bible, et les tambours venus d’Afrique se confondent — et toute sa carrière durant, il n’a jamais dérogé à la rigueur de sa foi… ou, s’il l’a fait… c’est une affaire entre lui et son dieu !
Alors, sur son dernier album, son 27ème, Live By the Spirit, qui vient de paraître chez Hen House Studios, on découvre, ou redécouvre, une musique qui prend son temps, une musique aussi empreinte de religion. Et même si vous n’êtes pas adepte de louanges chrétiennes, d’hallelujah, et autres bondieuseries emballées façon rastafari… prenez tout de même le temps d’écouter cet album, et de rentrer dedans ! Car, sur ce Live By The Spirit, par moment, le temps semble justement se suspendre autour des percussions africaines, des flûtes, des guitares, et de la voix touchante de Ras Michael.
Ras Michael – Live By The Spirit :
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