Ambiance d’Hammamet : La soirée Supersonic de Thomas de Pourquery

Après une première partie qui manquait un peu d’envergure, non pas que les musiciens réunit par Zouheir Gouja manquaient de talent – la section rythmique empruntée au groupe Dendri, qui sont d’ailleurs programmé dans ce même festival au mois d’aout, est de haut niveau, de même que Mahmoud Turki, qui avait brillé l’an passé avec son spectacle Dyslexie, est aussi une individualité remarquable – mais ici l’alchimie n’a pas prise, et les revisite un peu trop édulcoré du patrimoine musical tunisien et algérien ont peinées à emporter le public.

Deuxième partie. Bref entracte. Juste de quoi laisser le temps aux techniciens de préparer la scène pour Supersonic le groupe du saxophoniste français Thomas de Pourquery. Il faut d’ailleurs noter l’efficacité du staff technique, à l’opposé de la bruyante myriade de photographes dépêchée par les différentes rédactions tunisiennes s’agitant dans tous les sens, brassant encore plus d’air que le drone filmant les prestations, dans un genre chorégraphie ridicule, recyclant toutes les postures, et les clichés (et c’est le cas de le dire) d’une hybridation entre photographe de mode hystérique et photographe de guerre en embuscade. Mais revenons à la fin de cet entracte. Dans un silence presque cérémoniel et une obscurité contrôlée les musiciens de Supersonic sont arrivés un à un sur la prestigieuse scène du festival d’Hammamet, puis… une explosion sonore. Non, sonique !

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Dans la nuit chaude et paisible, les saxophones détonent, emportés par la frénésie d’un batteur, Edward Perraud, en pantalon rouge et chemise à fleurs – non, pas de ce genre la, une qui serait plus apparentée au Swinging London qu’à Hawaï – un batteur qui d’ailleurs semble s’être échappé d’un groupe de rock anglais des années 60, tant son jeu de scène rappelle celui du batteur des Who. Le bassiste, Frederick Galiay, avec son pantalon large en toile noire, et son attitude de musicien de punk, est aux prises avec sa basse dans une danse saccadée. Derrière son piano,  Arnaud Roulin, un playboy au faux air d’Edward Norton s’active, tandis que, sur le devant de la scène, les trois cuivres, Thomas de Pourquery au centre, flanqué de Laurent Bardainne et Guillaume Dutrieux, font s’envoler dans le ciel tunisien une cacophonie organisée, retombant toujours sur ses pieds sur un solo prodigue de sax, un chœur de voix, ou dans un des passages presque baroques dont l’impressionnant barbu roux a le secret. De toute beauté.

Car c’est peut-être ça qui pourrait définir la musique de Thomas de Pourquery, la beauté… malgré ses airs de punk anti-conformiste, de rock progressif sous acide, de jazz psychédélique libéré… malgré les passages chaotiques qui pourrait sortir de son apathie même le plus stoïque des fans de métal hardcore, sa musique retombe toujours juste, et l’émotion résultant de ces montagnes russes supersoniques se charge de subjuguer l’auditoire (enfin pour ceux qui sont attentifs, mais nous n’allons pas reparler des photographes !).

En invitant cette pointure du jazz français, le Festival International de Hammamet signe une très belle soirée… une soirée supersonic !

 

Thomas de Pourquery & Supersonic – « From Planet To Planet » :

 

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