Acoustic, le très simple mais très bel album d’Oumou Sangaré

La grande chanteuse, la reine du Wassoulou, la diva malienne, la grande cantatrice malienne… ah non ce dernier est plutôt attribué à Nahawa Doumbia… mais, peu importe, peu importe aussi le nombre et la qualité des noms et qualificatifs élogieux que ses fans, comme la critique ne manque pas d’adresser à la chanteuse malienne Oumou Sangaré. Celle qui a commencé à chanter pour venger une mère abandonnée par son mari, celle qui a grouillé dans les rues de Bamako en vendant de l’eau, et en chantant quand elle le pouvait, dans des mariages et des baptêmes, celle aussi qui a amené les mélopées de son Wassoulou natal aux quatre coins du monde, celle qui a été récemment samplée par nul autre que Beyoncé, celle qui est devenue une femme d’affaires importantes au Mali, non pas tant pour s’enrichir, mais pour montrer l’exemple et mettre en application l’émancipation féminine qu’elle chante chanson après chanson… et bien celle-là est de retour avec un nouvel album : Acoustic !

Sur ce nouvel album, dont le titre ne cache absolument pas l’ambition, Oumou Sangaré garde la même équipe qui l’a accompagnée sur son précédent et apprécié Mogoya, celle de l’élégant label parisien No Format!, et quel album !

Enregistré dans les conditions du live, sans effets, sans artifices, et sans retouches, et on l’entend, ça frise un peu par ci, on entend les doigts qui glissent, les tissus qui se froissent, les respirations concentrées… Acoustic est un tapis rouge, disons plutôt blanc pour respecter le code couleur du disque, déroulé devant la voix d’Oumou Sangaré… Ce genre de voix capable de la plus grande puissance, et en même temps de découper les mots avec une telle sensibilité, ce genre de voix capable d’attraper le temps et d’en faire ce qu’elle veut, de l’arrêter, bon ça c’est banal pour une chanteuse de ce calibre, mais surtout de le remonter, en nous embarquant dans son sillon, jusqu’à revenir aux origines du son du wassoulou, jusqu’à faire disparaître le cossu studio MidiLive où a été enregistré le disque, et même jusqu’à nous faire oublier la présence de Emma Lamadji et Kandy Guira au chœur, nous faire oublier la guitare de Guimba Kouyaté, le ngoni de Brahima « Benogo » Diakité, et même l’orgue de Vincent Taurelle…

Avec Acoustic, Oumou Sangaré a remonté le temps, et l’espace, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’une poignée de bons musiciens, une voix hors de tout, et le fleuve qui coule paisiblement, témoins des hommes, et ici d’un très bel album.

Oumou Sangare – Acoustic :

Oumou Sangaré – « Djoukourou » :

Oumou Sangaré – « Saa Magni » :

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