A Luz De Yayá de Coladera, trait d’union poétique en lusophonie

Parfois, il ne faut pas grand-chose pour être heureux et passer un bon moment, un pas grand-chose qui peut se chiffrer en une poignée de poissons, un triangle même de poissons comme ceux qui sont illustrés sur la pochette de la dernière parution du duo Coladera, le petit EP A Luz De Yayá, qui vient de paraître chez Agogo Records.

Un trio de poisson qui en dit long sur l’œuvre du musicien brésilien Vitor Santana, et son acolyte portugais Joao Pires, d’ailleurs déjà sur la pochette de leur très bon album La Dôtu Lado, un poisson y figurait. Bon alors pourquoi les poissons, et pourquoi trois poissons disposés en triangle ? Bon, on peut bien sûr évoquer le caractère mystique du poisson, celui qui ne ferme jamais l’œil, et qui a déjà largement égrainé bon nombre de cosmogonie, on peut aussi parler du lien particulier du duo Coladera avec l’eau, d’ailleurs il en est question dans la chanson qui nous occupe aujourd’hui, mais nous y reviendrons, mais il y a aussi ce triangle qui fait référence au commerce triangulaire, ces tristes chemins empruntés hier par les navires des esclavagistes, et qu’aujourd’hui Coladera se propose d’inverser, d’explorer sans chaînes ni entraves, avec la liberté d’un poisson dans l’eau.

Et on en vient à A Luz De Yayá, sur cette très jolie chanson qui vient faire le trait d’union entre le Brésil de Vitor Santana, le Portugal de Joao Pires, et l’Angola du poète José Eduardo Agualusa qui prête ici ses mots (son dernier livre La Société des rêveurs involontaires, vient également d’être traduit en français), on assiste à une intime exploration de cette route triangulaire, des émouvantes retrouvailles de ces rives sœurs, sous le haut patronage d’une divinité aquatique mystique, une reine de l’Océan que l’on appelle Yemajá ici, Kianda là-bas… et qui est irrémédiablement lié au culte des orishas.

Et si sur la version originale de la chanson les deux hommes laissent place à une musique chaude et organique, qui vibre et vient rouler jusque dans chaque syllabe de chaque mot prononcé, sur la deuxième piste de cet opus, Coladera a fait le choix de confier « A Luz De Yayá » à un jeune DJ et producteur suisse, Melodiesinfonie, qui vient enrober la chaleur aquatique première de la chanson, d’electronica et de jazz.

Coladera – A Luz De Yayá :

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