Penya érige un sublime et grand foutoir afro-latin entre nous

Comment le dire autrement… oui, ce disque, Penya, de Penya, est un grand foutoir, une immense halle de son qui fuse dans tous les sens. On pénètre dans le disque comme dans un grand marché africain, et on est saisi par le chaos ambiant, on se perd dans cette fourmilière musicale qui étend ses allées de Cuba au Nigeria, de la Tanzanie à la Turquie, de l’Angleterre à de lointaines terres indiennes. Oui, on y déambule, hagard, le fracas des cuivres et de l’électronique nous assaille de toute part, notre ouïe, saturée pourtant, arrive par moment à s’attacher à une clarinette au charme de l’orient, à distinguer une scansion mystique et ancienne qui danse entre l’espagnol et le yoruba, et parfois même le finnois (faut dire que c’est là la langue natale de Lilli Elina, qui guide cette étrange cérémonie).

Et puis, à force de sillonner les allées de sons de ce marché de musique, de ce grand barouf afro-latin, on commence à en distinguer l’ordre, on commence à se rendre compte que derrière le chaos de façade s’opère en réalité des opérations complexes et très ordonnées, que derrières les saillies électroniques calibrées par Magnus Mehta se cachent des émotions soigneusement exprimées, que derrière le fracas des tambours de Jimmy le Messurier transparaît le battement de cultes sombres et étranges, que derrière les attaques cuivrées du trombone de Viva Msimang coulisse un fil qui relie le Chili et l’Afrique du Sud…

Oui, le disque est un grand foutoir, un chaos immersif, mais aussi une œuvre subtile qui s’interroge sur ce que sont nos racines, nos points communs aussi, et à force d’agiter des marimbas et des bendirs, des synthés et des chœurs, des harpes et des clarinettes… ah tiens, oui, à ce sujet il faudrait aussi vous dire qu’il y a sur le disque Tamar Osborn qui vient faire crier la sienne, de clarinette, qu’il y a Maria Zofia Osuchowska qui tient la harpe sur deux chansons, et citons également le Tanzanien Msafiri Zawose qui vient faire chanter son zeze. Bon, reprenons et concluons, à force d’agiter des tas de choses, Penya de Penya arrive à créer des liens et des traits d’unions entres des régions que l’on ne pensait pas communicantes, entre des peuples étrangers, et… entre nous !

Penya – Penya :

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