Green Hat de Tzusing, les verts tourbillons de la masculinité toxique

Avec son dernier album, 绿帽 Green Hat, c’est avec brio… c’est même avec maestro que le producteur sino-malais Tzusing réussit à tracer un trait d’union entre un poème de la dynastie des Tang qui parle d’adultère, une sombre histoire d’un poète errant et d’une femme qui, durant son absence, trompe son ennui.. oui, et son mari, avec un voisin, et qui prend pour code un bonnet vert, pour signaler le départ du poète, et la possibilité pour l’amant de rejoindre la poétique couche. Un trait d’union donc entre cet antique poème et le monologue du milkshake de Daniel Plainview, pardon, de Daniel Day Lewis, dans le film There Will Be Blood. Un grand écart géographique et idéologique qui pourtant tient de la même substance… non, pas le milkshake, mais la masculinité toxique, Tzusing s’interrogeant ici sur le rapport au genre, à la virilité, voir même au masculinisme, dans le monde, et en Chine.

Son langage ? Une musique électronique redoutablement bien faite et bien produite, secouée de mille soubresauts et saccades, rythmée par des beats pressants et des tambours électroniques presque tribaux, tranchée par des synthés acides et incisifs, habillée de samples et bruits, guidée par des voix synthétiques et des atmosphères… suffocantes.

En fait, c’est bien simple, tout en s’interrogeant sur cette masculinité virile et toxique, Tzusing, avec toute cette rhétorique électronique guerrière, semble vouloir nous placer dans la position soit de la femme harcelée, oppressée par cette conception patriarcale de la société, soit au contraire dans celle du mâle alpha, qui n’hésitera pas à bomber le torse, voir même s’admonester quelques coups de poing dessus, avant de descendre dans l’arène… euh, non, sur la piste de danse. Oui, puisque c’est là toute la maestria dont nous parlions, Tzusing réussi à nous coincer entre ces deux sentiments antagonistes, celui qui voudrait nous faire crier the world is mine, plus façon Tony Montana que Guetta, et le siroter avec une paille, et celui qui fait résonner une réflexion plus humaniste et sensible sur nos volontés de pouvoirs et de dominations, et ce, tout en réussissant à nous faire danser ! Résolument l’un des meilleurs albums de musique électronique que l’on ait écoutés depuis longtemps !

Tzusing – 绿帽 Green Hat :

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