Acid Arab unifie un très (très) grand Maghreb sur Jdid

Au début, Acid Arab c’était un truc de DJs, de DJs parisiens qui aimaient orientaliser un peu leurs mixs avec quelques pépites dénichées dans les répertoires d’Afrique du Nord… maintenant Acid Arab c’est un vrai groupe, du genre un groupe de musique qui fait des lives aux quatre coins du monde, et déchaîner des foules au son de bangers orientaux métis, de raï raveur, et d’une techno résolument chaabi. Un groupe qui vient même d’officialiser le recrutement d’un nouveau claviériste, un algérien, Kenzi Bourras. Et même plus qu’un groupe, Acid Arab c’est même devenu une institution dénicheuse de nouveaux talents du Maghreb et d’Orient, avec l’entité Acid Arab Records en partenariat avec Crammed Discs.

Et, devinez quoi, Acid Arab vient de sortir un nouvel album, tout frais, encore rutilant, et très bien nommé Jdid, nouveau en arabe dialectal. Sur ce nouvel opus qui vient faire suite à leur premier et très bon Musique de France, on y retrouve leur savoureux cocktail de musique arabe boostée aux hormones techno, un son fait pour danser, pour séduire, et aussi pour pleurer… influence du raï algérien oblige ! Et, surtout, on y retrouve aussi plein de beau monde !

Ainsi la chanteuse setifienne Radia Menel nous cueille dès les premières notes du disque avec ses scansions chaouies se perdent dans les plaines algériennes et le souffle de la gasba (flûte berbère). Puis dans une mer de basses déchaînée, Hasan Minawi, nous initie, au yarghol, le hautbois palestinien. Une star du raï parisien plus loin, Amel Wahbi pour ne pas la nommer, et voilà que Acid Arab ouvre un Club DZ aux allures de warehouse chicagoan… les beats rugueux viennent se mêler aux percussions maghrébines de Shadi Khries, dans une ambiance résolument acide et arabe… comme par hasard !

Le disque continue comme ça sur cette lancée, nous faisant passer une nuit d’ivresse et d’amour avec Sofiane Saidi et l’esprit de Cheikha Rimitti, avant de nous propulser dans un cabaret tunisien au son du mazoued et des machineries d’un certain Ammar 808 ! Puis, après Chicago, Acid Arab étend encore un peu les frontières de son grand Maghreb, quittant le littoral tunisien pour nos emmener sur les rives du Niger avec les Filles de Illighadad et leur folk touareg qui vogue sur un fleuve électronique. Une piqûre de rappel acide et sombre avec « Was Was », et voilà que l’équipée parisienne déploie ses voiles technoides en direction de l’Orient, celui du chanteur turc Cem Yildiz qui tente de réchauffer la synthwave très cold de « Ejma », et du claviériste kurdo-syrien Rizan Said qui nous fait nous aligner sur un dabke revisité ! Et voilà le disque, Jdid, s’achève dans une dernière apothéose algérienne, un soleil qui se couche dans la reverb, un titre dans la plus pure tradition du raï des années 80, en featuring avec Cheikha Hadjla.

Et pour ceux qui veulent prolonger encore un peu expérience Acid Arab, essayer de les attraper en live pour ajouter un peu de leur sueur à ce détonnant mélange ! ils seront notamment aux Trans Musicales de Rennes le 7 décembre.

Acid Arab – Jdid :

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