137 Avenue Kaniama, la soukous poétique de Baloji

Le rappeur belge d’origine congolaise Baloji est de retour avec un quatrième album, 137 Avenue Kaniama, probablement l’un de ses plus aboutis et de ses plus touchants. On y retrouve bien sur son flow tout de suite identifiable, et ses adroites fusions des genres, ce trait d’union entre la culture du hip-hop et du jazz, dont il s’est imprégné alors qu’il grandissait à l’ombre du surréalisme belge, et celle Africaine de ses racines. Mais comme il est un enfant qui a grandi loin de son continent, il profite aussi de cette rupture pour regarder l’Afrique comme un ensemble, il a cette visibilité qui lui permet d’emprunter aussi bien à la rumba du Congo qui l’a vu naitre, qu’au bikutsi du Cameroun, ou à ces rythmes lointains et souvent méconnus du Zimbabwe.

Rap, hip-hop, rumba, soukous, afro-trap, chimurenga, trance, jazz, bikutsi, ndombolo, somali, highlife, musique electronique, afrobeat… nombreux sont les rythmes et les mélodies que l’on retrouve sur ce 137 Avenue Kaniama, et même si la musique est toujours très soignée sur les quelques 14 titres que vous retrouverez ci-dessous, ce qui fait vraiment le sel de cet album ce sont les textes.

Derrière la joyeuse pulsation afro-disco de « L’hiver Indien », le rappeur décrit en fait la violente cassure entre les migrants africains, et les sociétés dans lesquels ils vivent en exil. Sur « Bipolaire » c’est le chant des sirènes des majors de l’industrie musicale qui passe au crible du rap de Baloji, sur fond de rumba, tandis qu’il s’amuse du dicton « On est ensemble » avec le bikutsi de « Ensemble ».

le morceau le plus honnête que j’ai produit de ma vie

Mais la pièce maitresse de cet album c’est probablement la chanson « La dernière pluie – Inconnu à Cette Adresse ». C’est peut être même l’aboutissement d’une partie de la carrière solo de Baloji, commencée avec l’album Hotel Impala, écrit après la réception d’une lettre de sa mère, une mère qu’il n’a plus vu depuis l’âge de 3 ans, car « La dernière pluie – Inconnu à Cette Adresse », raconte la rencontre entre une mère et son fils, des années après l’abandon, la cassure entre deux personnes, entre deux mondes, cette mère que Baloji a enfin retrouvée, à Lumubashi, dans le quartier de Katuba, 137 Avenue Kaniama.

 

Baloji – 137 Avenue Kaniama :

 

Baloji – « Peau de Chagrin / Bleu de Nuit » :

 

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